La venue de Neymar au PSG et les adieux de Contador à la Vuelta

Cette fois c’est définitif, Neymar a signé au PSG pour 5 ans et ce ne sont pas les atermoiements du président de la Liga, mauvais joueur comme les dirigeants du Barça, qui pourront y changer quelque chose. Au passage, on notera que les dirigeants du Barça comme de la fédération espagnole ne supportent manifestement pas de voir un club français, qualifié de nouveau riche, venir se mêler à la cour des grands, à laquelle apprtiennent depuis des décennies le Real Madrid et le FC Barcelone, sauf que je n’imagine pas que le président du Real ait pu réagir de cette manière. On est un Grand d’Espagne ou on ne l’est pas! Cela dit, revenons à mon premier propos pour noter que c’est la plus belle histoire que le football français ait pu raconter en termes de transfert de joueur. Même Ibrahimovic, malgré son talent et son aura internationale, se situe à un niveau largement inférieur à celui de Neymar, en termes footballistique comme sur le plan commercial.

Oui, depuis combien de temps la Ligue 1 n’avait pas eu en son sein un des 2 ou 3 meilleurs joueurs du monde? Eh bien, si l’on enlève la présence de Zidane dans les années 90, mais il n’était pas encore le Zidane de la Juventus et encore moins du Real, ni celle de Platini dans les années 80, mais il n’était pas encore le Platini de la Juventus, il faut remonter au milieu des années 50 avec Raymond Kopa pour avoir trace d’un footballeur que l’on pouvait à juste titre considérer comme une super star du ballon rond. Et il l’était effectivement, comme il allait le prouver au Real Madrid en devenant ce qu’est devenu Neymar au FC Barcelone, à savoir le numéro 2 derrière Messi du club le plus emblématique du monde avec le Real Madrid. Le « Napoléon du football », comme on a surnommé Kopa en Espagne, a d’ailleurs prouvé son extraordinaire talent en remportant en 1958 le Ballon d’Or, après avoir été élu cette année-là meilleur joueur de la Coupe du Monde en Suède, devant des Pelé, Didi ou encore l’Allemand Rahn ou les Suédois Gren, Hamrin et Liedholm.

En écrivant ces lignes je vois beaucoup d’analogies entre Kopa et Neymar, l’un étant le numéro 2 du Real après Di Stefano, à l’époque considéré comme le meilleur joueur de la planète, exilé à l’aile droite par la force des choses et Neymar jouant lui-même à l’aile gauche qui, différence avec Kopa, est davantage son poste naturel. Cela dit la grande différence entre Kopa et Neymar se situe sur le fait que nous ne sommes plus dans les années 1950, mais en 2017, ce qui, avec l’influence des réseaux sociaux et le merchandising y afférent, fait plus apparaître Raymond Kopa comme un gladiateur de l’époque romaine qu’une star planétaire du football, vue de nos jours. Et oui, nous ne somme plus dans le même monde qu’au milieu du siècle dernier, même si le transfert de Kopa en 1956 au Real Madrid avait lui aussi battu tous les records…mais seules quelques personnes privilégiées dans le monde pouvaient regarder ces joueurs à la télévision. Il n’y avait ni Sky Sport, ni BeInSport, ni Canal+ etc, et je le répète internet n’existait pas.

Voilà, je ne vais pas en rajouter sur Neymar au PSG, qui met tellement en joie la quasi totalité des amateurs de football dans notre pays, à l’exception de quelques pisse-vinaigre qui ne s’intéressent pas à ce sport, de J.M. Aulas, écoeurant de jalousie, qui ne pense qu’à son Olympique Lyonnais et de quelques « insoumis » qui y voient une occasion de fustiger le capitalisme, tout en se gardant de critiquer véhémentement le comportement de certains dictateurs marxistes, sans parler de certain journaliste comme Patrick Montel, qui se permet de critiquer la venue de Neymar pour 222 millions d’euros, mais qui vit depuis des années grâce au sport, notamment l’athlétisme…qu’il n’a jamais pratiqué et à propos duquel il n’a pas l’once d’une compétence technique. J’arrête là car cela prend trop de temps de décrire les tribulations de ces « insoumis » qui, en réalité n’en sont pas vraiment.

Changeons de sujet à présent et passons au Tour de France, pour dire que cette année pourrait bien être la dernière victoire dans l’épreuve de Froome, ce dernier paraissant sur le déclin. Il me fait penser un peu à Jacques Anquetil en 1964, vainqueur de Poulidor pour moins d’une minute (55s), ou encore à Bernard Hinault qui a gagné le Tour 1985 sans être réellement le plus fort, son coéquipier Greg LeMond s’étant interdit de l’attaquer. La preuve l’année suivante, il sera nettement battu par ce même LeMond, ce qui ne l’empêchera pas de terminer sa carrière (à 32 ans) sur une excellente note. Froome n’en est pas encore à la fin de sa carrière, mais il commence à prendre de l’âge (32 ans). Certes il n’est apparu au firmament du cyclisme qu’en 2011 en terminant second de la Vuelta, après n’avoir jamais rien gagné auparavant, ce qui malheureusement pour lui a laissé beaucoup de place aux suspicions de toutes sortes, mais il semble n’être plus le Froome dominateur que l’on a connu entre 2012 et 2016. Rappelons qu’il a remporté ce Tour vraiment à l’économie avec seulement 54s sur Uran, 2mn20 sur Bardet et 2mn 21s sur Landa son coéquipier, qui était peut-être le plus fort de tous.

Sans que ce soit aussi flagrant qu’en 2012 quand Froome fit cadeau de sa victoire à Wiggins, nettement inférieur en montagne, je pense qu’un Landa protégé aurait pu l’emporter cette année. Dans sa nouvelle équipe l’an prochain, le Basque espagnol pourrait faire très mal à Froome et aux autres…s’il est leader, ce qui n’est pas acquis s’il rejoint la Movistar avec ses deux leaders Valverde et Quintana. En tout cas, sauf accident comme cette année, il sera un grand favori du Giro 2018, s’il le court. Et s’il progresse encore un peu plus contre-la-montre, tout comme Bardet, il sera dangereux lors du Tour de France, car Landa a montré que le doublé Giro-Tour n’est pas impossible, comme je l’ai toujours pensé. Pour mémoire Landa a couru le Giro où il a brillé (une victoire d’étape en montagne et le prix du meilleur grimpeur). Certes il n’avait pas la pression d’être leader après sa chute au début de l’épreuve, mais il a participé à de nombreuses échappées, ce qui ne l’a pas empêché d’arriver en grande forme au Tour de France, contrairement à Quintana (2é du Giro) ou à Contador en 2015, qui semblait cramé après son Giro victorieux et qui subissait déjà les affres du déclin.

Mais ce même Contador aurait réussi ce doublé à coup sûr, comme je l’ai souvent indiqué sur ce site, sans les problèmes qu’il a connus lors du Tour 2010, et qui l’ont partiellement détruit alors qu’il était au sommet de son art. L’UCI s’est d’ailleurs ridiculisée en lui enlevant la victoire lors du Giro 2011, qu’il avait écrasé de toute sa classe devant Scarponi et Nibali, alors qu’il était l’objet d’une surveillance exacerbée de la part de l’UCI et de l’Agence mondiale antidopage. Enfin, pour tous les amoureux de ce sport magnifique qu’est le vélo, Contador restera un des plus grands champions de l’histoire avec ses 9 grands tours remportés, car évidemment on compte dans son palmarès le Tour 2010 et le Giro 2011 gagnés sur la route sans que personne n’ait pu prouver qu’il se dopait. Et si je parle encore une fois de Contador c’est parce qu’il a décidé d’abandonner la compétition après la prochaine Vuelta, épreuve durant laquelle, en hommage à ses trois victoires, il portera le numéro 1.

Pour tous les amoureux du vélo, cela va être un grand manque, Contador nous ayant prouvé qu’il fut à la fois un extraordinaire baroudeur, et un immense champion, juste derrière les Merckx, Hinault, Coppi, Anquetil, se positionnant parmi les très grands avec Bartali, Bobet, Indurain ou Armstrong. Je n’en dirai pas davantage sur ce campionissimo espagnol, tellement j’ai abreuvé mon site d’articles sur le Pistolero. Souhaitons quand même qu’après avoir fini dans les dix premiers son dernier Tour de France, il finisse cette fois la Vuelta dans le top 5 pour sa dernière course. Il le mérite amplement, au vu de ce qu’il a apporté au cyclisme, en rappelant notamment ses envolées sublimes du Giro 2011, son extraordinaire numéro dans l’étape menant à Fuente Dé qui lui permit de renverser la situation et de s’imposer lors de la Vuelta 2012, qui marquait son retour après presque un an sans courir, sans oublier le Tour 2009 où son attaque supersonique sur les pentes vers Verviers lui permit de prendre le maillot jaune et de le garder jusqu’à Paris en battant Andy Schleck et Armstrong. Nul doute que son intelligence et son sens des affaires lui permettront de vivre sa retraite de la meilleure des façons, sans oublier les jeunes de sa fondation, dont un peut-être reprendra le flambeau qu’il va laisser ces prochaines semaines. Au revoir et merci cher Pistolero au nom de tous les amoureux du vélo.

Michel Escatafal