L’Atlético de Madrid ne supporte pas les temps additionnels
Publié : 26 mai 2014 Classé dans : football, rugby | Tags: AS Saint-Etienne, atlético madrid, Bayern Munich, Diego Costa, fair-play financier, Herbin, ligue des champions, Paris saint-Germain, Platini, real madrid, Rocheteau, Schwarzenbeck 1 commentaireCette année 2014 aura été vraiment incroyable en ce qui concerne les deux grands sports collectifs inventés par nos amis anglais, plus particulièrement en ce qui concerne les résultats, malmenant parfois l’histoire la plus ancienne. Si j’écris cela c’est parce qu’hier soir nous avons assisté à deux scenarios très différents en ce qui concerne les finales de la Ligue des Champions et de la Coupe d’Europe de rugby, scénarios qui nous font aussi réfléchir sur l’évolution de ces deux sports collectifs, l’un, le rugby, utilisant au maximum la technologie moderne, l’autre, le football, demeurant ancré dans ses certitudes devenues complètement obsolètes. Résultat, autant le rugby essaie d’être au plus près de la réalité d’un match, autant le football vit sur une planète ancienne qui fait penser aux aberrations des détracteurs de Galilée relatives au mouvement de la terre. Pas étonnant de la part de gens comme Michel Platini, croyant que la planète football n’a nullement évolué depuis le vingtième siècle, et qui a cru intelligent d’instaurer un fair-play financier démagogique…dans le seul but, aux yeux de ses détracteurs, de s’assurer un maximum de voix lors des prochaines élections de la FIFA ou de l’UEFA. Un fair-play financier qui permet à des clubs cumulant des dettes astronomiques de toutes sortes d’être « dans les clous » du dispositif, alors que l’on condamne à de lourdes sanctions, financières et sportives, d’autres clubs ayant un bilan équilibré sans aucune dette fiscale, sociale ou bancaire (cas du PSG). Et tout cela en faisant un calcul « au doigt mouillé », donc tout à fait arbitraire, des rentrées d’argent apportées par les sponsors.
Après cette longue introduction, passons à présent aux raisons de mon propos, en pensant à ce qui s’est passé hier soir entre le Real Madrid et l’Atlético. Peu m’importe que Real ait remporté cette Ligue des Champions, puisque je ne suis supporter d’aucune de ces deux équipes, mais en revanche je trouve hallucinant que dans les matches de football de ce niveau on fasse jouer quatre, cinq, six ou sept minutes d’arrêts de jeu, ce calcul étant fait plus ou moins lui aussi « au doigt mouillé », sauf évidemment en cas de très grave blessure ou de problème technique pendant le match. Pourquoi ne pas faire comme dans le rugby ou, en cas d’arrêt de jeu, l’arbitre du milieu donne l’ordre d’arrêter et de reprendre le chronomètre. Reconnaissons que cela a au moins le mérite d’être juste et équitable, la sirène annonçant la fin du temps règlementaire, sauf aux yeux des hiérarques des instances du football. Bien sûr il ne faut pas exagérer le recours aux procédés techniques modernes, afin de ne pas dénaturer le jeu, mais force est de reconnaître que la vidéo permet dans la quasi-totalité des cas de valider un essai ou une pénalité, sans parler des fautes grossières des joueurs. En revanche ce type d’exagération ne risque pas d’arriver au football…parce qu’on refuse obstinément d’avoir recours à la vidéo, y compris pour ce qui se passe dans la surface de réparation, d’où les innombrables protestations de joueurs, entraîneurs ou dirigeants de club. En revanche on n’hésite pas à infliger 20 millions d’euros d’amende au PSG ou à Manchester City…pour les punir d’être trop riches !
Et puisque je n’ai pas trop le temps, et que nous sommes sur un bloc consacré surtout à l’histoire du sport, je voudrais rappeler quelques faits qui ont marqué nos jeunes années (pour les plus anciens), et qui montrent que l’histoire se répète toujours, même si, comme l’affirmait Karl Marx (qui n’avait jamais joué au football), elle ne se répète pas nécessairement « la première fois comme une tragédie » et « la seconde comme une farce ». Encore que cela reste à démontrer, en voyant Diego Costa, l’avant-centre de l’Atlético Madrid, faire son apparition sur le terrain de la finale de Lisbonne samedi soir, alors qu’il était pourtant blessé aux adducteurs. Certes il y avait eu, dans les jours précédant le match, le remède de cheval employé par un mystérieux praticien de la médecine serbe, mais il ne fallait pas être un grand médecin pour savoir que Costa ne serait pas guéri en huit jours d’une lésion musculaire importante…qu’il avait aggravée en participant à la dernière journée du championnat d’Espagne, contre le FC Barcelone, la semaine précédente. Pire même, cela pourrait lui coûter sa place à la Coupe du Monde avec l’équipe d’Espagne. Cela rappelle, à ceux qui se souviennent de l’épopée des Verts de Saint-Etienne (en 1975-1976), le remplacement de Sarramagna par Rocheteau en finale de la Coupe d’Europe contre le Bayern de Munich, l’entraîneur stéphanois, Robert Herbin, tentant le tout pour le tout en faisant jouer blessé son atout numéro un de l’époque.
Rocheteau en effet, absent des terrains depuis plus d’un mois et en attente d’une opération pour le guérir d’un problème musculaire, avait quand même fait le déplacement avec ses camarades à Glasgow au cas où il pourrait apporter son génie et sa force de percussion, si la nécessité s’en faisait sentir, ce qui était le cas, le Bayern menant 1-0 depuis la minute 57. Et cela faillit marcher ! Pendant les huit dernières minutes l’attaque stéphanoise devint très dangereuse, Rocheteau et ses crochets donnant le tournis aux défenseurs allemands. Cela dit, malgré l’apport de l’Ange Vert, la finale se termina en tragédie, le Bayern de Maier, Beckenbauer, Muller, Hoeness et Rummenige l’emportant 1-0. En tragédie et non en farce, parce que Rocheteau était l’ultime recours pour les Stéphanois afin d’arracher une égalisation bien méritée. En revanche pour ce qui concerne Costa ce fut une farce, dans la mesure où il fut quasiment incapable de toucher le moindre ballon avant sa sortie à la neuvième minute.
Et puisque je parle de l’Atlético et de sa défaite par le Real samedi dernier en finale de la Ligue des Champions, cela me rappelle un épisode et un scénario ressemblant en tous points à celui que nous avons vécu lors de cette première finale cent pour cent madrilène dans l’histoire de la C1. Au passage, je devrais écrire finale qui opposait, pour la première fois depuis la création de la Coupe d’Europe des clubs champions, deux clubs issus de la même ville…ce qui aurait pu se produite avec Milan, Manchester, Lisbonne ou Londres, mais pas pour les clubs français, lesquels ont tellement de mal à composer une équipe de dimension européenne, ce qui en fait une exception en Europe! Fermons la parenthèse pour revenir à ce triste jour pour l’Atlético de Madrid que fut la victoire du Bayern Munich en finale de la C1, le 17mai 1974 à Bruxelles (4-0). Mais quand j’évoque le triste jour, ce fut plus encore le 15 mai, l’Atlético se faisant rejoindre par le Bayern, lors du premier match (il n’y avait pas à l’époque les tirs au but en cas d’égalité après prolongations) à la 94è minute. Exactement le même scénario que 40 ans plus tard, sauf que le buteur s’appelait à l’époque Schwarzenbeck et cette fois Sergio Ramos, sauf aussi que Schwarzenbeck marqua d’un tir de 20 mètres du pied droit et Ramos de la tête.
Là par contre, ce fut dans les deux cas une tragédie pour l’Atlético de Madrid, au point qu’on peut se demander s’il s’en remettra. Si je dis cela c’est parce que le club aurait, nous dit-on, plus de 500 millions d’euros de dettes, avec un arriéré d’impôts de plus de 100 millions. Cela étant son vainqueur en finale de la Ligue des Champions 2014, le Real Madrid, aurait lui aussi une dette globale de plus de 500 millions d’euros, même si le président du Real n’en reconnaît que 90 millions, dus exclusivement aux banques. Problème, si l’on en croit certaines associations, cette dette serait bien de plus de 500 millions dont une partie à l’administration publique, ce qui n’empêche pas le président du Real de vouloir rénover le stade Bernabeu, pour un coût de 400 millions d’euros, qui serait financé…en ayant recours « à une formule ingénieuse ». On comprend que tout cela fasse tousser les détracteurs du flair-play financier, ceux-ci estimant que le PSG et Manchester City, pas du tout endettés je le répète, n’auraient jamais dû être sanctionnés, les moyens de leurs actionnaires et de leurs gros sponsors étant en outre quasi illimités. Finalement Cantona a bien raison de parler de « politique » à propos de Michel Platini et de l’UEFA ! Au fait, moi qui voulais parler de rugby et du RC Toulon, je n’ai écrit que sur le football. Ce sera pour la prochaine fois.
Michel Escatafal
PSG : qui pour céder la place à Wenger dans un an?
Publié : 20 juin 2013 Classé dans : football | Tags: ancelotti, AS Saint-Etienne, Batteux, Capello, coupe d'Europe, Herbin, Hiddink, ligue des champions, Makelele, Paris saint-Germain, rijkaard, stade de reims, Wenger Poster un commentaireJe ne sais pas ce qui se passe au PSG, mais il faut reconnaître que son image est en train d’en prendre un coup. Comment un club qui est prêt à payer très cher un entraîneur, et qui dispose de moyens quasiment illimités pour recruter, comment en effet pareil club n’arrive pas à trouver un entraîneur de renom ? Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais si le motif est bien ce que disent les organes de presse, à savoir le refus de faire un intérim d’un an pour laisser la place à Arsène Wenger, cela paraît presque une bouffonnerie.
En effet, comment imaginer qu’un entraîneur qui a gagné une ou plusieurs coupes européennes, donc un technicien côté, puisse être d’accord pour venir effectuer un simple intérim, en sachant que même en obtenant les meilleurs résultats, par exemple un triplé français assorti d’une demi-finale de Ligue des Champions, il devra céder la place. Vous me direz que si cet entraîneur mène l’équipe au titre de champion de France et remporte les deux coupes nationales, plus une belle performance européenne, il pourra toujours espérer conserver sa place. Certes, mais s’il n’est « que » champion de France et quart de finaliste de la Ligue des Champions, il est certain d’être viré, quelle que soient les prestations que son équipe fournira. Reconnaissons que même en étant un supporter du club, et c’est mon cas depuis bien longtemps (l’époque Hechter), on ne peut qu’être d’accord avec le refus de techniciens comme Benitez, qui a, rappelons-le, un palmarès infiniment supérieur sur le plan européen à celui d’Arsène Wenger.
Au fait pourquoi la présence d’Arsène Wenger comme coach du PSG fait-elle tellement envie aux décideurs qataris ? C’est une énigme pour les gens comme moi, qui ignorent évidemment les motivations réelles des patrons du club parisien. Oui je dis bien une énigme, parce que je ne vois pas ce qu’a de plus un Wenger par rapport à des Benitez dont j’ai déjà évoqué le nom, Hiddink, Capello, Rijkaard ou même Villas-Boas, sans parler de Di Matteo qui, ne l’oublions pas, a permis à Chelsea de réaliser enfin le rêve de son président, R. Abramovitch, rêve que Mourinho ou Scolari n’avaient pas pu lui apporter, à savoir gagner en 2012 la Ligue des Champions. Certes je ne dis pas qu’Arsène Wenger n’est pas un très bon technicien, mais force est de reconnaître qu’il n’a jamais eu depuis ses débuts à Arsenal en 1996 la pression inhérente à certains gros clubs comme le Real ou le Barça. Aurait-il réussi par exemple à Chelsea ? Nombre d’entre nous en doutent malgré ses titres ou ses doublés (coupe-championnat) en Angleterre, malgré aussi sa finale en Ligue des Champions contre le F.C. Barcelone (2006).
Peut-être a-t-il pour lui de rester très longtemps dans les clubs où il arrive, ce qui doit impressionner les dirigeants qataris. En effet, il est resté sept ans à Monaco entre 1987 et 1994, où il fut démis de ses fonctions en fin d’année, donc à mi-saison, pour mauvais résultats, après avoir exercé à l’AS Nancy-Lorraine entre 1984 et 1987, où il obtint des résultats honorables pour un club aux moyens limités. Il fut aussi entraîneur au Japon pendant deux ans, avant d’arriver à Arsenal où il aura fait l’essentiel de sa carrière. A ce propos, comment se fait-il, alors qu’il ne lui reste qu’un an de contrat, et qu’il n’a rien gagné depuis huit longues années (Cup en 2005), oui comment se fait-il qu’il n’ait pas résilié son contrat avec les Gunners pour s’engager au PSG, alors que la place allait être libre avec le départ d’Ancelotti ? Encore une énigme pour ceux qui suivent le football d’un peu près!
Voilà quelques réflexions toutes personnelles, mais certainement de bon sens, sur cette recherche sans succès d’un entraîneur pour le Paris Saint-Germain. Cela dit, comme les choses peuvent aller très vite, si cela se trouve on nous annoncera aujourd’hui ou demain l’arrivée de celui qui aura bien voulu s’asseoir sur le poste a priori réservé à Wenger pour l’année prochaine. Au fait, est-ce bien sûr que Wenger sera libre l’an prochain ? Apparemment l’actuel président d’Arsenal pense qu’il renouvellera son contrat l’an prochain, ce qui ne me ferait aucune peine si un Lippi ou un Rijkaard devait arriver à Paris…à moins que ce ne soit Claude Makelele qui devienne entraîneur, ce qui ne serait pas une première dans le football français. En effet, après avoir joué entre 1937 et 1950 au Stade de Reims, Albert Batteux en est devenu à la fin de sa carrière l’entraîneur, faisant du club un vainqueur de la Coupe Latine (1953), ancêtre de la Coupe des clubs champions, et un finaliste à deux reprises (1956 et 1959) de cette même Coupe d’Europe qui allait devenir la Ligue des Champions (en 1992), sans oublier cinq titres de champion de France et une Coupe de France. Autre exemple emblématique, celui de Robert Herbin, joueur de l’AS Saint-Etienne entre 1957 et 1972, puis entraîneur de ce même club, avec qui il remporta à quatre reprises le championnat entre 1974 et 1981, plus trois Coupes de France, sans oublier évidemment la finale de la Coupe d’Europe en 1976 que l’ASSE aurait sans doute remportée sans une barre carrée et, plus encore, la blessure de Rocheteau. Deux exemples à suivre pour Makelele…s’il finit par être l’élu des dirigeants du PSG, d’autant qu’il est quand même l’adjoint d’Ancelotti, et qu’il a, nous dit-on, le respect du vestiaire, acquis aussi grâce à son immense palmarès de joueur.
Michel Escatafal
Les vrais problèmes du football français…
Publié : 23 janvier 2013 Classé dans : football | Tags: Montpellier Hérault Sport Club, olympique de marseille, olympique lyonnais, Paris saint-Germain, Pogba, Rémy, Yanga-Mbiwa 1 commentaireJe ne sais pas ce qu’il faut penser de toutes ces informations concernant le mercato des clubs français, ne serait-ce que parce que toutes font état du départ de joueurs dont certains sont en équipe de France. Pour nombre de gens, la France forme des footballeurs…pour les voir partir à l’étranger dès qu’ils sont devenus des joueurs à fort potentiel, voire même avant de le devenir. Ainsi, depuis dimanche dernier on ne parle que de Paul Pogba, qui a commencé sa carrière au Havre, avant de rejoindre l’Angleterre et Manchester United en 2009. Il n’y aura pas fait des étincelles, mais après une grave blessure à la cheville l’an passé, et malgré le désir de le garder de l’inamovible manager du grand club mancunien, Alex Ferguson, Pogba ne vit pas son contrat renouvelé, et s’engagea pour la Juventus de Turin. Un club dont il est en train de devenir la coqueluche, surtout après les deux buts extraordinaires qu’il a marqués dimanche dernier, au point que certains l’envoient déjà en équipe de France. Cela dit, on peut imaginer que Didier Deschamps le laissera confirmer et mûrir avant de le sélectionner, mais s’il continue sur sa lancée, pour peu que l’équipe de France se qualifie pour la Coupe du Monde au Brésil, ce jeune homme a de fortes chances d’être un des atouts de notre équipe nationale.
Cependant tous les joueurs qui partent de notre pays pour signer dans un club anglais, espagnol ou italien, ne réussissent pas forcément, plus particulièrement ceux qui partent très jeune. Pour un Pogba, combien d’Aliadière, Sinama-Pongolle, Le Tallec et tant d’autres qui ont gâché une carrière qui s’annonçait prometteuse. Et si je dis cela, c’est pour manifester mon inquiétude devant les départs annoncés de quelques bons joueurs, ayant certes déjà acquis une notoriété chez nous, sans toutefois être encore des vedettes confirmées. C’est le cas notamment de Mapou Yanga-Mbiwa, qui va s’engager aujourd’hui pour le club anglais de Newcastle, un club avec une équipe qui est en fait devenue beaucoup plus française que britannique, puisque les Français y évoluant vont être au nombre de huit (Cabaye, Debuchy, Ben Arfa, Romain Amalfitano, Marveaux, Obertan, plus Gouffran et Yanga-Mbiwa), et peut-être bientôt dix, puisqu’on parle de l’arrière de Nancy, Haïdara, et des Sissoko (Toulouse et PSG). De quoi composer, si tout ce beau monde arrive comme espéré à Newcastle, une équipe presque totalement française, alors que le PSG ne compte parmi ses titulaires habituels, comme Français, que Jallet, Matuidi, Menez, plus Sakho et Chantôme qui sont les premiers remplaçants des titulaires quand ceux-ci ne jouent pas. Dit autrement, on parle plus français dans le vestiaire de Newcastle qu’italien ou portugais dans celui de Paris. C’est ça aussi la mondialisation, phénomène que l’on connaît depuis bien longtemps en Italie ou en Angleterre.
Fermons la parenthèse, pour noter que la quasi-totalité des joueurs français ou en provenance de la Ligue 1 qui s’expatrient, ne signent plus dans les grands clubs européens. C’est une évolution très nette par rapport à ce qui se passait dans les années 90 et au début de la décennie 2000. Rappelons que la quasi-totalité des joueurs qui ont composé la plus belle équipe de France de l’histoire (1998-2000) opéraient dans les meilleurs clubs européens (Real, Barcelone, Inter, AC Milan, Juventus, Manchester United ou Chelsea). Il est vrai que, pour le moment, nous n’avons pas de joueurs qui puissent se comparer à ceux de la génération championne du monde et d’Europe, à part peut-être Ribéry et Benzema, On peut aussi imaginer que si un joueur se révélait au plus haut niveau dans notre pays, au point d’être la cible des plus grands clubs européens, il finirait…au Paris Saint-Germain, les dirigeants qataris espérant toujours recruter dans l’hexagone le nouveau Zidane ou le nouveau Desailly…que ne sera sans doute jamais Mapou Yanga-Mbiwa, en espérant me tromper. En tout cas, et en cela Louis Nicollin, le président de Montpellier, a raison, son défenseur central fait certainement une grosse erreur en allant à Newcastle, quinzième ou seizième du championnat anglais.
Certains vont me dire qu’après tout, s’il avait opté pour un des gros clubs de Premier League, il risquait de rester sur le banc, alors que là il est quasi sûr de jouer. Et ce n’est pas l’exemple d’Olivier Giroud à Arsenal, autre club très frenchy, qui fait dire le contraire. Il est vrai qu’on ne remplace pas un Van Persie du jour au lendemain ! En fait, en dehors de la génération dorée des années 98-2000, rares furent les Français à s’être imposés à l’étranger, y compris en comptant ceux ayant la double nationalité. Pour ma part, je ne vois que Ben Barek à l’Atletico Madrid, Antoine Bonifaci à l’Inter et au Torino, Kopa au Real Madrid, Muller au Real et au F.C. Barcelone, peut-être Combin même s’il ne fut pas toujours titulaire à l’AC Milan ou à la Juventus, Gilbert Gress à Stuttgart, Didier Six lui aussi à Stuttgart et Aston Villa, Larios à l’Atletico Madrid, bien sûr Platini à la Juventus, Ginola à Newcastle et Tottenham et Cantona à Manchester United. En revanche, Wisniewski, ailier droit de l’équipe de France en 1958, ne s’est jamais fait une place dans le Calcio au début des années 60 (Sampdoria Gênes), et si J.P. Papin a fait quelques beaux matches avec le Milan AC ou le Bayern, il n’a jamais été un titulaire indiscutable. Et pourtant il avait eu le Ballon d’Or en 1991 !
Cela étant, pourquoi de nos jours autant de joueurs s’expatrient ? Réponse, parce qu’ils gagnent davantage d’argent qu’en France, surtout en Angleterre où la fiscalité est plus favorable. Mais aussi parce que nos meilleurs clubs, en partie à cause des règles qu’impose la DNCG, ne peuvent pas retenir les joueurs. On le voit actuellement avec l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, qui sont dans les trois premiers de notre championnat, et qui ne songent pour le moment qu’à dégraisser leur effectif, quitte à sacrifier le championnat. Après tout, en étant sur le podium du championnat de Ligue1, on peut participer à la Ligue des Champions, comme le champion. A ce propos, on s’aperçoit que le titre remporté par Montpellier l’an passé ne lui a pas porté chance, s’avérant même un cadeau empoisonné, car, outre le fait de voir ses meilleurs joueurs quitter le club, cela n’a pas réellement permis au club héraultais de s’enrichir, malgré la manne reçue de la qualification en Ligue des Champions. Tout juste si cela lui a permis d’assurer financièrement sa saison, mais il a fallu ajouter à cette manne les ventes de Giroud et de Yanga-Mbiwa, deux des joueurs majeurs de l’équipe championne l’an passé.
En fait , sans vouloir être arrogant, Montpellier a eu une chance énorme en 2011-2012, comme peut-être Lyon ou Marseille cette année, à savoir d’une part la faiblesse de notre championnat malgré son homogénéité, et d’autre part le fait que chaque équipe qui joue contre le PSG dispute le match de sa saison…quitte à s’effondrer lors du mach suivant. C’est encore plus le cas au cours de cette saison, comme on a pu le constater en Coupe de la Ligue avec l’AS Saint-Etienne, qui a eu de grosses difficultés à digérer sa qualification contre le PSG, ou encore celui du Stade Rennais qui s’est fait battre chez lui par Evian-Thonon après avoir battu le PSG en terminant le match à neuf, , sans oublier Ajaccio qui après avoir tenu en échec le PSG au Parc des Princes n’a pu faire que match nul contre Valenciennes. Et oui, une telle débauche d’énergie et d’adrénaline contre les stars parisiennes suffit parfois à faire trébucher le PSG, ce qui ne peut que profiter à ses adversaires directs, et faire imaginer à certains que l’OL ou l’OM peuvent lutter avec les Parisiens, comme Montpellier l’an passé.
Cela dit, comme le faisait remarquer Ginola dans la rubrique sport du site d’Orange, il est quand même désolant de voir Rémy, international français, être vendu par l’OM beaucoup moins cher qu’il a été acheté…au dernier de la Premier Ligue. Oui, tout cela est bien triste, et c’est la raison pour laquelle je trouve débile les commentaires sur la richesse du PSG, grâce à l’argent des Qataris. Que préfère-t-on, entre avoir un championnat équilibré, mais faible, avec une dizaine d’équipes qui se valent sans qu’une ne se détache réellement , ou bien un championnat avec une figure de proue comme le PSG, capable de lutter sur le plan économique et sportif avec les plus grands clubs européens ? Pour ma part j’ai choisi, et j’espère que le PSG ne sera pas le seul club a bénéficier de l’argent d’un très gros investisseur, ce qui amènerait notre championnat à un niveau que nous n’avons sans doute jamais connu. Et c’est tout notre football qui en profiterait.
Michel Escatafal
J.M. Aulas, un président un peu trop supporter
Publié : 18 décembre 2012 Classé dans : football | Tags: ibrahimovic, Jean-Michel Aulas, olympique lyonnais, Paris saint-Germain Poster un commentaire« Il y a une règle qui veut que dans le doute on s’abstient. Donc à la place d’Anthony Gautier, j’aurais pris la même décision. On n’a pas la certitude qu’il y a un geste intentionnel. On voit Zlatan qui saute au-dessus de Lovren, il retombe sur son visage, mais il faut vraiment être dans sa tête pour répondre à cette question. C’est très difficile à juger ». Voilà une phrase, relevée sur le site web d’Eurosport, de l’ancien arbitre international Joël Quiniou, qui devrait clore cette affaire Ibrahimovic-Lovren, qui n’en est pas une pour deux raisons : la première parce que Lovren a pu continuer le match sans problème, et la deuxième, qui en découle directement, est que cette action d’Ibrahimovic n’a en aucun cas changé la physionomie du match entre le PSG et l’Olympique Lyonnais.
Ce qui est le plus gênant dans cette histoire, c’est que le président lyonnais, J.M. Aulas, donne l’impression d’essayer de faire suspendre Ibrahimovic pour quelques matches, ce qui est sans doute le seul moyen pour que le PSG puisse laisser échapper un titre de champion de France qui lui semble promis. La preuve en a d’ailleurs été apportée après la suspension pour deux matches du buteur parisien après un match contre Saint-Etienne, qui a coïncidé avec le début de la mauvaise période du PSG fin octobre-début novembre. Fermons la parenthèse pour ajouter que la réaction de J.M. Aulas est un peu « minable », pour employer un terme à la mode, et qu’elle contraste avec celle infiniment plus digne de son entraîneur, Rémy Garde, qui a l’avantage sur son président…d’avoir joué au football au plus haut niveau. Bref, J.M. Aulas s’est comporté comme un supporter ou un forumer de base, avec tout ce que cela peut comporter comme bêtise et démagogie.
Si j’écris cela, c’est parce qu’après le match, en écoutant l’After sur RMC avec D. Riollo et R. Coubis, cet épisode opposant Lovren et Ibrahimovic a été à peine évoqué. En effet, les deux principaux intervenants de l’émission se sont surtout penchés sur le fait que Rémy Garde n’avait opéré aucun changement, ni tactique ni chez les joueurs, alors que l’O.L. était mené 1-0 et que finalement avec ce dispositif à cinq défenseurs, les Lyonnais avaient certes contrarié le PSG, mais ne s’était procuré qu’une seule occasion de but (tir sur le poteau de Lisandro). Ils avaient d’autant plus raison qu’en deuxième mi-temps Sirigu, le gardien parisien, n’a quasiment rien eu à faire, alors que Vercoutre, le gardien lyonnais, a dû sortir à plusieurs reprises le grand jeu, plus un zeste de chance (tir sur le poteau de Jallet), pour éviter à son équipe un score beaucoup plus lourd. Et c’est cela qu’aurait dû retenir J.M. Aulas de cette partie, et non cette action entre Ibrahimovic et Lovren.
Certains n’hésitent pas à dire que s’il n’y avait pas eu cet incident de jeu, J.M. Aulas aurait trouvé autre chose. C’est vraisemblable, d’autant que ce dirigeant a le défaut de ne voir que les fautes adverses et jamais celles de son équipe. Quelques uns trouveront cela normal en ajoutant que c’est de bonne guerre, oubliant qu’il y a la réalité du terrain, ce qui fait la spécificité du sport. Il y a des équipes supérieures à d’autres, et à la fin c’est toujours le meilleur qui doit finir par l’emporter…ce qui n’est pas toujours le cas. L’an passé Montpellier a été champion de France, devant le PSG, à la surprise générale, les joueurs du club héraultais ayant bénéficié au maximum de l’extraordinaire détermination que mettent les adversaires du club de la capitale à le faire tomber, quitte à s’effondrer les matches suivants. Cette année nous avons le même phénomène, sans doute même accentué si c’est possible. Problème, quand on regarde où en est le PSG cette année, on s’aperçoit qu’il est en tête du championnat et qualifié pour les 1/8è de finales de la Ligue des Champions (premier de son groupe), alors que le club de Montpellier Hérault Sport Club, est à peine dans les dix premiers du championnat et éliminé de toutes les compétitions européennes.
Cela n’enlève rien au magnifique parcours réalisé l’an passé par les joueurs de l’Hérault, mais le constat est là. Il est là aussi parce que Montpellier a vendu son meilleur buteur (Giroud), qu’il n’avait pas les moyens de retenir, alors que dans le même temps le PSG faisait signer Thiago Silva, Ibrahimovic, Lavezzi et Verrati, plus Luca Moura, un des plus grands espoirs brésiliens, qui jouera à partir du mois de janvier. J’observe à ce propos que Louis Nicollin semble se féliciter de voir le PSG devenir un des meilleurs clubs européens…parce qu’il sait bien que c’est tout le football de club français qui va en profiter. Je devrais même dire le football français tout court, y compris l’équipe de France, quand on voit la dimension prise par Matuidi aux côtés de Motta, mais aussi Menez auprès d’Ibrahimovic, ou Sakho avec Thiago Silva. Comment des joueurs aussi doués ne se bonifieraient-ils pas auprès de footballeurs comptant parmi les tous meilleurs de la planète.
Je pense qu’au lieu d’essayer de vouloir jouer à armes égales avec le nouveau PSG, ce qui est impossible vu l’énorme disproportion entre les moyens quasi illimités du PSG et ceux de l’Olympique Lyonnais (obligé de vendre quelques uns de ses meilleurs joueurs pour ses finances), au lieu aussi d’essayer d’entraver la marche en avant du club parisien en usant de ficelles éculées, J.M. Aulas devrait au contraire se réjouir de voir le PSG prendre une dimension comme aucun autre club français n’en a jamais eu dans l’histoire, parce que son club en profitera comme les autres sur le plan économique, ne serait-ce qu’au niveau des droits de télévision. Jamais en Italie, en Espagne ou en Angleterre, on a autant parlé du championnat de Ligue 1 que cette année. Quand l’Olympique Lyonnais dominait le championnat de France, à peine si l’on s’y intéressait à l’étranger. Aujourd’hui, dès qu’un joueur explose et est sur le marché des transferts, tous les regards sont tournés vers Paris, que l’on soit à Manchester, Londres, Munich, Madrid, Barcelone, Milan ou Turin. Et la prochaine arrivée de Cristiano Ronaldo au PSG ne va faire qu’accentuer le phénomène.
C’est la raison pour laquelle j’espère que cette misérable polémique suscitée par J.M Aulas s’éteindra aussi vite qu’elle s’est allumée. J’espère aussi que J.M. Aulas comprendra ce que tous ses collègues de Ligue 1 ont admis, à savoir qu’il y a la PSG et les autres dans notre football de club. Je souhaite enfin que le club de J.M. Aulas continue d’œuvrer dans l’excellence en termes de formation, parce que c’est sans doute le meilleur moyen pour qu’un club sans très gros moyens, puisse tenir son rang en France et en Europe. Après tout, quand on voit le palmarès du F.C. Porto, sans doute moins riche que l’Olympique Lyonnais, on se dit qu’on peut aussi tirer son épingle du jeu dans le football d’aujourd’hui…en jouant malin, c’est-à-dire avec de la formation et du nez dans le recrutement. Combien a coûté Cvitanich, l’avant-centre niçois (12 buts en 16 matches depuis le début de la saison) ? 450.000 euros ! Et Benzema, vendu au Real pour une trentaine de millions d’euros, d’où venait-il ? Du centre de formation du club lyonnais. C’est comme cela que l’Olympique Lyonnais pourra devenir l’équivalent du F.C. Porto (voir mon article sur ce site intitulé Le F.C. Porto, l’exemple à suivre pour l’Olympique Lyonnais), dont j’ai appris ce matin qu’il venait de recruter le défenseur Diego Reyes (membre de l’équipe du Mexique championne olympique 2012)…que personne ne connaît, et qui est peut-être un nouveau Thiago Silva. C’est plus intelligent et plus rentable que polémiquer sur une action de jeu d’ibrahimovic! Cela dit, je dis quand même bravo à J.M. Aulas pour l’ensemble de son œuvre à la tête de l’Olympique Lyonnais !
Michel Escatafal