L’Atlético de Madrid ne supporte pas les temps additionnels
Publié : 26 Mai 2014 Classé dans : football, rugby | Tags: AS Saint-Etienne, atlético madrid, Bayern Munich, Diego Costa, fair-play financier, Herbin, ligue des champions, Paris saint-Germain, Platini, real madrid, Rocheteau, Schwarzenbeck 1 commentaireCette année 2014 aura été vraiment incroyable en ce qui concerne les deux grands sports collectifs inventés par nos amis anglais, plus particulièrement en ce qui concerne les résultats, malmenant parfois l’histoire la plus ancienne. Si j’écris cela c’est parce qu’hier soir nous avons assisté à deux scenarios très différents en ce qui concerne les finales de la Ligue des Champions et de la Coupe d’Europe de rugby, scénarios qui nous font aussi réfléchir sur l’évolution de ces deux sports collectifs, l’un, le rugby, utilisant au maximum la technologie moderne, l’autre, le football, demeurant ancré dans ses certitudes devenues complètement obsolètes. Résultat, autant le rugby essaie d’être au plus près de la réalité d’un match, autant le football vit sur une planète ancienne qui fait penser aux aberrations des détracteurs de Galilée relatives au mouvement de la terre. Pas étonnant de la part de gens comme Michel Platini, croyant que la planète football n’a nullement évolué depuis le vingtième siècle, et qui a cru intelligent d’instaurer un fair-play financier démagogique…dans le seul but, aux yeux de ses détracteurs, de s’assurer un maximum de voix lors des prochaines élections de la FIFA ou de l’UEFA. Un fair-play financier qui permet à des clubs cumulant des dettes astronomiques de toutes sortes d’être « dans les clous » du dispositif, alors que l’on condamne à de lourdes sanctions, financières et sportives, d’autres clubs ayant un bilan équilibré sans aucune dette fiscale, sociale ou bancaire (cas du PSG). Et tout cela en faisant un calcul « au doigt mouillé », donc tout à fait arbitraire, des rentrées d’argent apportées par les sponsors.
Après cette longue introduction, passons à présent aux raisons de mon propos, en pensant à ce qui s’est passé hier soir entre le Real Madrid et l’Atlético. Peu m’importe que Real ait remporté cette Ligue des Champions, puisque je ne suis supporter d’aucune de ces deux équipes, mais en revanche je trouve hallucinant que dans les matches de football de ce niveau on fasse jouer quatre, cinq, six ou sept minutes d’arrêts de jeu, ce calcul étant fait plus ou moins lui aussi « au doigt mouillé », sauf évidemment en cas de très grave blessure ou de problème technique pendant le match. Pourquoi ne pas faire comme dans le rugby ou, en cas d’arrêt de jeu, l’arbitre du milieu donne l’ordre d’arrêter et de reprendre le chronomètre. Reconnaissons que cela a au moins le mérite d’être juste et équitable, la sirène annonçant la fin du temps règlementaire, sauf aux yeux des hiérarques des instances du football. Bien sûr il ne faut pas exagérer le recours aux procédés techniques modernes, afin de ne pas dénaturer le jeu, mais force est de reconnaître que la vidéo permet dans la quasi-totalité des cas de valider un essai ou une pénalité, sans parler des fautes grossières des joueurs. En revanche ce type d’exagération ne risque pas d’arriver au football…parce qu’on refuse obstinément d’avoir recours à la vidéo, y compris pour ce qui se passe dans la surface de réparation, d’où les innombrables protestations de joueurs, entraîneurs ou dirigeants de club. En revanche on n’hésite pas à infliger 20 millions d’euros d’amende au PSG ou à Manchester City…pour les punir d’être trop riches !
Et puisque je n’ai pas trop le temps, et que nous sommes sur un bloc consacré surtout à l’histoire du sport, je voudrais rappeler quelques faits qui ont marqué nos jeunes années (pour les plus anciens), et qui montrent que l’histoire se répète toujours, même si, comme l’affirmait Karl Marx (qui n’avait jamais joué au football), elle ne se répète pas nécessairement « la première fois comme une tragédie » et « la seconde comme une farce ». Encore que cela reste à démontrer, en voyant Diego Costa, l’avant-centre de l’Atlético Madrid, faire son apparition sur le terrain de la finale de Lisbonne samedi soir, alors qu’il était pourtant blessé aux adducteurs. Certes il y avait eu, dans les jours précédant le match, le remède de cheval employé par un mystérieux praticien de la médecine serbe, mais il ne fallait pas être un grand médecin pour savoir que Costa ne serait pas guéri en huit jours d’une lésion musculaire importante…qu’il avait aggravée en participant à la dernière journée du championnat d’Espagne, contre le FC Barcelone, la semaine précédente. Pire même, cela pourrait lui coûter sa place à la Coupe du Monde avec l’équipe d’Espagne. Cela rappelle, à ceux qui se souviennent de l’épopée des Verts de Saint-Etienne (en 1975-1976), le remplacement de Sarramagna par Rocheteau en finale de la Coupe d’Europe contre le Bayern de Munich, l’entraîneur stéphanois, Robert Herbin, tentant le tout pour le tout en faisant jouer blessé son atout numéro un de l’époque.
Rocheteau en effet, absent des terrains depuis plus d’un mois et en attente d’une opération pour le guérir d’un problème musculaire, avait quand même fait le déplacement avec ses camarades à Glasgow au cas où il pourrait apporter son génie et sa force de percussion, si la nécessité s’en faisait sentir, ce qui était le cas, le Bayern menant 1-0 depuis la minute 57. Et cela faillit marcher ! Pendant les huit dernières minutes l’attaque stéphanoise devint très dangereuse, Rocheteau et ses crochets donnant le tournis aux défenseurs allemands. Cela dit, malgré l’apport de l’Ange Vert, la finale se termina en tragédie, le Bayern de Maier, Beckenbauer, Muller, Hoeness et Rummenige l’emportant 1-0. En tragédie et non en farce, parce que Rocheteau était l’ultime recours pour les Stéphanois afin d’arracher une égalisation bien méritée. En revanche pour ce qui concerne Costa ce fut une farce, dans la mesure où il fut quasiment incapable de toucher le moindre ballon avant sa sortie à la neuvième minute.
Et puisque je parle de l’Atlético et de sa défaite par le Real samedi dernier en finale de la Ligue des Champions, cela me rappelle un épisode et un scénario ressemblant en tous points à celui que nous avons vécu lors de cette première finale cent pour cent madrilène dans l’histoire de la C1. Au passage, je devrais écrire finale qui opposait, pour la première fois depuis la création de la Coupe d’Europe des clubs champions, deux clubs issus de la même ville…ce qui aurait pu se produite avec Milan, Manchester, Lisbonne ou Londres, mais pas pour les clubs français, lesquels ont tellement de mal à composer une équipe de dimension européenne, ce qui en fait une exception en Europe! Fermons la parenthèse pour revenir à ce triste jour pour l’Atlético de Madrid que fut la victoire du Bayern Munich en finale de la C1, le 17mai 1974 à Bruxelles (4-0). Mais quand j’évoque le triste jour, ce fut plus encore le 15 mai, l’Atlético se faisant rejoindre par le Bayern, lors du premier match (il n’y avait pas à l’époque les tirs au but en cas d’égalité après prolongations) à la 94è minute. Exactement le même scénario que 40 ans plus tard, sauf que le buteur s’appelait à l’époque Schwarzenbeck et cette fois Sergio Ramos, sauf aussi que Schwarzenbeck marqua d’un tir de 20 mètres du pied droit et Ramos de la tête.
Là par contre, ce fut dans les deux cas une tragédie pour l’Atlético de Madrid, au point qu’on peut se demander s’il s’en remettra. Si je dis cela c’est parce que le club aurait, nous dit-on, plus de 500 millions d’euros de dettes, avec un arriéré d’impôts de plus de 100 millions. Cela étant son vainqueur en finale de la Ligue des Champions 2014, le Real Madrid, aurait lui aussi une dette globale de plus de 500 millions d’euros, même si le président du Real n’en reconnaît que 90 millions, dus exclusivement aux banques. Problème, si l’on en croit certaines associations, cette dette serait bien de plus de 500 millions dont une partie à l’administration publique, ce qui n’empêche pas le président du Real de vouloir rénover le stade Bernabeu, pour un coût de 400 millions d’euros, qui serait financé…en ayant recours « à une formule ingénieuse ». On comprend que tout cela fasse tousser les détracteurs du flair-play financier, ceux-ci estimant que le PSG et Manchester City, pas du tout endettés je le répète, n’auraient jamais dû être sanctionnés, les moyens de leurs actionnaires et de leurs gros sponsors étant en outre quasi illimités. Finalement Cantona a bien raison de parler de « politique » à propos de Michel Platini et de l’UEFA ! Au fait, moi qui voulais parler de rugby et du RC Toulon, je n’ai écrit que sur le football. Ce sera pour la prochaine fois.
Michel Escatafal
C’était il y a bientôt 56 ans…et il n’en reste plus beaucoup
Publié : 27 mars 2014 Classé dans : football | Tags: Bellini, Chelsea, Coupe du Monde 1958, Didi, Equipe du Brésil 1958, fontaine, Garrincha, Hamrin, Jonquet, kopa, ligue des champions, Nilton Santos, Pelé, piantoni, PSG, Vava 1 commentaireAlors que tout le monde en France et en Europe ne parle que du tirage au sort de la Ligue des Champions, et plus particulièrement chez nous de celui du Paris Saint-Germain qui sera opposé à Chelsea, tirage a priori très difficile pour le club parisien, alors aussi que l’on vient d’apprendre le décès, à l’âge de 100 ans, de l’ancien gardien de but René Llense, doyen des joueurs internationaux français, qui a participé aux Coupes du mondes 1934 et 1938, je voudrais évoquer aujourd’hui l’équipe nationale du Brésil 1958, une des quatre ou cinq plus fortes de l’histoire du football, qui vient de voir disparaître son capitaine lors de la Coupe du monde 1958, Bellini. Evidemment, pour nombre d’internautes dont l’histoire commence à l’an 2000, cette équipe ne présente plus guère d’intérêt, mais dans cette équipe il y avait quand même des joueurs qui s’appellent ou s’appelaient Pelé, que tout le monde ou presque considère comme le meilleur footballeur de tous les temps, mais aussi Gilmar, Djalma et Nilton Santos, Bellini, Orlando, Zito, Didi, Garrincha, Vava, Zagalo, sans oublier De Sordi, Altafini, Mauro, Zozimo et Pepe. Que des noms de joueurs qui étaient tous les meilleurs ou parmi les meilleurs à leur poste. Bref, une constellation d’étoiles qui valait bien celle de l’équipe d’Espagne 2008-2010, qui fait référence de nos jours. En fait, pour nombre d’amateurs de football, il n’y a guère que la Hongrie de période 1952-1956 ou le Brésil 1970, qui puisse soutenir réellement la comparaison avec les champions du monde 1958.
Si j’évoque cette équipe aujourd’hui, c’est parce que la « grande faucheuse », comme on disait à l’époque du Moyen Âge ou de la Renaissance, continue son œuvre macabre et envoie au paradis des footballeurs les derniers rescapés de cette formation qui avait enfin délivré tout un peuple, surtout après la terrible déconvenue du Maracana contre l’Uruguay en 1950. Elle aurait pu attendre quand même un peu plus longtemps, car trois d’entre eux étaient décédés entre les mois de juillet et août dernier, à savoir Djalma Santos (23 juillet), De Sordi (24 août) et Gilmar (25 aout). Elle avait d’ailleurs opéré de la même manière en 2002, avec les décès de Mauro, Vava et Dida. Au total, ils ne sont plus que sept encore en vie (Zito, Pepe, Zagallo, Pelé, Dino Santi, Moacir et Altafini qui était surnommé à l’époque Mazzola (en souvenir de Valentino Mazzola, père de Sandro, super joueur décédé en 1949 dans un accident d’avion à Superga avec l’équipe du Torino), ce qui signifie que quinze footballeurs sur les vingt-deux qui ont remporté la Coupe du Monde 1958 ont disparu, dont huit qui ont disputé la finale le 29 juin 1958 à Stockholm contre l’équipe de Suède qui, elle, compte cinq rescapés parmi ceux qui disputèrent cette finale (Parling, Gustavsson, Borjesson, Hamrin, Simonsson), les six autres (Svensson, Bergmark, Axbom, Liedholm, Gren et Skoglund) ayant eux aussi rejoint leur paradis.
Reprenons à présent un à un les joueurs qui nous ont quittés depuis 1958, en commençant par le gardien remplaçant Castilho, décédé en 1987. Autre remplaçant, l’arrière gauche Oreco, mort en 1985, alors que le défenseur central, Zozimo, remplaçant en 1958 mais titulaire lors de la finale en 1962, est décédé en 1977. Un autre champion du monde remplaçant en 1958, titulaire en défense centrale en 1962 en étant devenu le capitaine de l’équipe, Mauro, est mort en 2002. Un an plus tard ce sera au tour de Martins, demi remplaçant en 1958, de disparaître. Par parenthèse, ce joueur a fait partie des rares joueurs brésiliens qui s’expatriaient à l’époque en jouant au Valence FC de 1958 à 1961. Enfin, dernier remplaçant à décéder (en 2002), l’attaquant Dida (6 sélections et 4 buts), qui aurait eu sa place partout ailleurs, mais barré par meilleur que lui à l’époque, notamment un certain Garrincha.
L’évocation de ce nom, ô combien prestigieux, me permet de faire la transition toute trouvée avec les joueurs décédés qui ont le plus largement participé à remporter la Coupe du Monde en 1958, en commençant par Bellini, décédé la semaine dernière, qui était un excellent arrière central dans le système en 4-4-2 du Brésil. Ce n’était pas le meilleur joueur de cette équipe mythique, mais comme ce sera le cas pour Didier Deschamps quarante ans plus tard pour la France, il restera à jamais dans l’histoire comme le premier footballeur brésilien à avoir brandi le trophée récompensant l’équipe vainqueur d’une Coupe du Monde, mais aussi comme un de ceux qui ont largement participé à la victoire en se comportant avec calme et précision au moment où l’équipe en avait besoin. Bellini gagnera aussi la Coupe du Monde suivante au Chili, mais, en 1962, il n’était plus titulaire. Autre défenseur emblématique de cette fameuse équipe du Brésil 1958, Nilton Santos, arrière gauche de grand talent, peut-être le meilleur à son poste à l’époque, décédé le 27 novembre dernier.
Cela étant, pour ceux qui ont lu l’épopée brésilienne de 1958, il y avait deux grandes vedettes, comme on disait à l’époque, Didi le meneur de jeu et Garrincha. Ce dernier fut peut-être le meilleur ailier que le football ait connu jusqu’à son époque, voire après. Avec ses jambes torses, son dribble, toujours le même, était irrésistible. Rares, très rares furent les défenseurs à savoir le contenir, au point pour certains de devenir fous à force de voir ce diable de joueur leur échapper, malgré leur attention à surveiller le côté où il enclenchait son dribble. Il fut sélectionné à 50 reprises dans la Seleçao, marquant 12 buts dont 4 pendant la Coupe du Monde 1962, où il remplaça plus qu’avantageusement Pelé blessé, marquant 2 buts très importants contre l’Angleterre en poules éliminatoires et 2 en demi-finale contre le Chili, pays organisateur. C’était d’ailleurs un excellent buteur malgré son poste excentré, puisqu’il marqua 232 buts en 531 matches avec Botafogo, où il fit l’essentiel de sa carrière avant de se perdre dans l’alcool et les déboires conjugaux, finissant sa vie sportive complètement ruiné. Il mourra en 1983 à l’âge de 50 ans.
J’ai déjà parlé à plusieurs reprises sur ce site de Didi, pour souligner qu’il nous a quittés en 2001, après avoir été deux fois champion du monde pendant ses 68 sélections dans l’équipe du Brésil. En revanche je n’ai jamais évoqué le nom de De Sordi, mort le 24 août 2013. De Sordi était arrière droit et a compté 22 sélections pour la Seleçao, et son rôle ne fut pas négligeable dans la Coupe du Monde 1958. Rappelons que c’était lui l’arrière droit lors du fameux match contre la France, où il était chargé de marquer un autre grand joueur disparu quelques jours auparavant (le 13 août), Jean Vincent.
Un autre défenseur, arrière central titulaire aux côtés de Bellini pendant la Coupe du Monde en Suède, est mort en 2010. Il s’agit d’Orlando (30 sélections), qui a longtemps joué à Vasco de Gama où il a fini sa carrière, après avoir aussi opéré en Argentine (Boca Junior) de 1961 à 1965, et au F.C. Santos jusqu’en 1969. A propos de Santos, c’est le moment de parler du plus grand gardien brésilien de l’histoire de la Seleçao, Gilmar, lequel a joué pendant sept ans (1962-1969) dans ce club que Pelé a rendu célèbre, après avoir opéré aux Corinthians entre 1951 et 1961. Gilmar, qui est mort le 25 août 2013, était un très grand gardien, calme, brillant sur sa ligne, qui a maintes fois sauvé son équipe.
On n’oubliera pas que le premier à lui avoir inscrit un but dans la Coupe du Monde 1958 était…Just Fontaine, meilleur buteur de cette Coupe du monde avec l’invraisemblable total de 13 buts, sur une magistrale ouverture de Kopa. Gilmar sera tout aussi brillant lors de la Coupe du Monde 1962, participant lui aussi largement à la deuxième victoire consécutive du Brésil, comme Djalma Santos (aucun lien de parenté avec Nilton), disparu le 23 juillet dernier, remarquable arrière droit, sélectionné à 98 reprises dans l’équipe du Brésil. Enfin, parmi ces champions du monde 1958, il y a un joueur qui mérite à lui seul, surtout pour nous Français, un chapitre à part, l’avant-centre Vava, mort en 2002.
Certes ce n’est pas un des joueurs qui ont le plus porté le maillot du Brésil, car il ne compte qu’une vingtaine de sélections, ce n’était pas non plus un technicien comme les Brésiliens en découvrent des dizaines chaque année, mais c’était un redoutable buteur, puisqu’il a marqué 15 buts dans sa carrière internationale, dont 9 en Coupe du Monde (5 en 1958 et 4 en 1962). Sur bien des plans Vava aura été un joueur très particulier. En effet, cet ancien demi ou comme nous disons aujourd’hui milieu de terrain, est devenu avant-centre lors de son arrivée à Vasco de Gama. Il ne fut sélectionné la première fois qu’en 1958, juste avant la Coupe du Monde, commençant l’épreuve comme remplaçant d’Altafini avant de prendre sa place. Il sera deux fois champion du monde en 1958 et en 1962, marquant le premier but en demi-finale contre la France en 1958, puis deux buts en finale. Quatre ans plus tard, il scellera la victoire en finale contre la Tchécoslovaquie. Autre particularité, il jouera avec succès en Espagne, précisément à l’Altlético de Madrid entre 1958 et 1961.
Cela dit, pour nous Français, ce qu’on retient d’abord de Vava, c’est d’avoir blessé Robert Jonquet (décédé en 2008), notre arrière central en demi-finale de la Coupe du Monde 1958, alors que les deux équipes étaient à égalité. Que se serait-il passé si Vava n’avait pas blessé Jonquet ? Nul ne peut le dire, car contrairement à tout ce qu’on peut lire un peu partout, nos Français avaient fait jusque-là jeu égal avec les Brésiliens, et si ces derniers l’emportèrent finalement (5-2), c’était parce que notre équipe a joué à 10 la totalité de la deuxième mi-temps, le remplacement d’un joueur blessé étant interdit à cette époque. Je ne sais pas si au paradis des footballeurs Vava a retrouvé Jonquet, mais sûrement que si l’un prétend que sans cette blessure du défenseur français le sort du match n’en aurait pas été changé, l’autre répliquera que sans ce fait de jeu le nom du vainqueur aurait pu être différent. C’était il y a presque 56 ans, mais pour nombre d’amateurs de football en France nés dans l’immédiat après-guerre, la question reste posée.
Michel Escatafal
Ken Norton a affronté et parfois battu les plus grands
Publié : 19 septembre 2013 Classé dans : boxe, football | Tags: foreman, Frazier, Holmes, Ken Norton, ligue des champions, Mayweather, Mohammed Ali, OL, OM, pacquiao, PSG, Saul Alvarez Poster un commentaireAujourd’hui j’aurais pu parler de la Ligue des Champions, comme le font tous les journaux et sites web, et notamment de l’impuissance des clubs français dans les épreuves européennes, à l’exception évidemment du Paris Saint-Germain, en attendant que l’AS Monaco rejoigne les Parisiens dans la Ligue des Champions, épreuve majeure pour les clubs du sport majeur dans le monde. On a beau dire, mais pour être un grand d’Europe de nos jours, il faut avoir des joueurs comme Ronaldo ou Ramos au Real, Messi, Neymar, Alves ou Iniesta au Barça, Ribery et Robben au Bayern, Van Persie et Rooney à Manchester United, ou encore Ibrahimovic, Cavani et Thiago Silva au PSG et bientôt Moutinho et Falcao à Monaco. En revanche, malgré toutes leurs qualités, N’Koulou, Diawara, Valbuena ou Gignac pour l’OM, comme Bisevac, Gonalons et Grenier pour l’Olympique Lyonnais, sont trop limités pour permettre à leur équipe de s’imposer face simplement à une équipe comme Arsenal, loin d’être une terreur, tout comme d’ailleurs contre des équipes comme celles du FC Porto ou du FC Bâle, qui pourtant ont des moyens inférieurs à ceux de Lyon ou Marseille. On a beau recruter « malin », comme dit le président de l’OM, cela ne compense pas le talent pur.
Après ce préambule footballistique, qui colle à l’actualité, je vais de nouveau évoquer un sport que j’aime énormément malgré sa décomposition, la boxe. Si j’ai employé le mot décomposition, certes un peu fort, c’est hélas parce que la boxe professionnelle n’arrive pas à se guérir de ses démons, avec ses multiples catégories et ses multiples fédérations, dont on ne sait pas quelle est la plus responsable. Cela dit, malgré toutes ses imperfections, la boxe professionnelle, qui n’existe plus guère en France, génère encore des sommes extraordinaires quand ses organisateurs proposent un grand combat. Ce fut le cas dans la nuit de samedi à dimanche où l’invaincu américain de 36 ans Floyd Mayweather (45 combats, 45 victoires dont 26 par KO) était opposé au jeune mexicain Saul Alvarez (23 ans), certes fort de ses 42 victoires en 44 combats, mais trop tendre pour battre celui qui est considéré comme le meilleur boxeur du nouveau siècle.
Résultat, Mayweather s’est emparé ou a conservé les titres WBC et WBA des super-welters. Tel que c’est parti, j’ai bien l’impression que si sa carrière ne s’éternise pas, ou s’il ne fait pas le ou les combats de trop comme Manny Pacquiao, Mayweather va finir par rejoindre dans la légende Rocky Marciano qui, dans les années 50 et dans la catégorie poids lourds, s’était retiré invaincu, ce que les plus grands parmi les plus grands champions n’ont pas réussi à faire (Joe Louis, Mohammed Ali, Joe Frazier, Georges Foreman, Mike Tyson chez les poids lourds ou Ray Robinson, Carlos Monzon, Marvin Hagler, Ray Leonard chez les poids moyens).
Cela étant, même si Mayweather a copieusement dominé son adversaire lors de ce combat, il s’est trouvé un juge, l’Américaine C.J. Ross, pour avoir mis à égalité les deux boxeurs, ses collègues, ayant en revanche vu le même match que nous tous, donnant Mayweather large vainqueur. Cette dame, pourtant très expérimentée, n’en était pas à son coup d’essai, puisque c’est elle qui avait largement participé à la défaite du Philippin Manny Pacquiao, en raison d’un jugement très sévère qui préfigurait le début du vrai déclin de Pacquiao. Dommage à ce propos que Pacquiao n’ait jamais voulu ou pu au temps de sa splendeur affronter Mayweather, dans ce qui aurait constitué le premier très grand combat du vingt et unième siècle, le seul d’ailleurs qui aurait peut-être pu soutenir la comparaison avec ceux du vingtième siècle dans les catégories d’un peu moins de 70 kg. Fermons la parenthèse pour noter que cette juge américaine a décidé d’abandonner ses activités dans la boxe, ce qui de toute façon aurait été le cas, car atteinte par la limite d’âge.
En évoquant plus haut les noms de Frazier, Foreman ou Ali, j’en profite pour noter qu’un de leurs grands rivaux, sinon leur seul grand rival, Ken Norton, est décédé la semaine dernière à l’âge de 70 ans. Le drame de Ken Norton aura été d’être né à la même époque que ces monstres sacrés que furent Ali, Frazier et Foreman, tous trois ayant été parmi les plus grands poids lourds de l’histoire. Parmi ses 42 victoires, ce très bon puncheur (33 victoires avant la limite) aura atteint la célébrité en 1973 en battant Ali, alors que ce dernier s’était mis en tête de redevenir le seul et vrai champion du monde des poids lourds. Cette défaite aux points, due au fait que Norton brisa la mâchoire d’Ali au deuxième round, allait rendre célèbre pour la postérité Ken Norton…qui n’était quand même pas n’importe qui. La preuve, lors de la revanche quelques mois plus tard entre les deux boxeurs, Ali ne l’emporta que d’extrême justesse, tout comme lors de la belle en 1976, où la décision donnant Ali vainqueur, qui lui permettait de conserver ses titres WBA et WBC, fut très controversée, Norton s’estimant volé par ce verdict, même si l’arbitre et les juges ont penché tous trois pour une victoire de justesse au profit d’Ali. En tout cas pour ce dernier, Norton fut sans doute le meilleur adversaire qu’il ait rencontré avec Joe Frazier, du moins celui qu’il domina le plus difficilement.
Les défaites de justesse furent d’ailleurs une des spécialités de Ken Norton, car après avoir été nettement vaincu par Georges Foreman, alors à son sommet (en 1974), il sera battu de très peu face à celui qui allait devenir la nouvelle terreur des rings en 1978, Larry Holmes, surnommé l’assassin d’Easton, qui détint pendant plus de sept ans un titre mondial chez les lourds. Au moment de ce combat Norton détenait le titre WBC, suite à la destitution de Léon Spinks, son cadet de dix ans, qui avait refusé de l’affronter pour mettre en jeu le titre qu’il avait conquis contre Ali en février. Le combat entre Norton et Holmes eut lieu en juin 1978 à Las Vegas (Caesar Palace) et il fut de toute beauté, les derniers rounds étant d’une violence inouïe.
Prenant tour à tour l’avantage, Norton fit preuve à cette occasion d’un courage extraordinaire contre un adversaire plus jeune que lui de six ans, notamment dans la treizième reprise où il était en perdition face à un adversaire qui a remporté 44 de ses 69 victoires par K.O. Cela n’empêcha pas toutefois Norton, surnommé The Black Hercules, de remporter la quatorzième reprise, et peut-être la quinzième, les deux combattants finissant à égalité, deux des trois juges donnant la décision à Holmes pour un point. Ce sera le chant du cygne de Ken Norton, qui hélas allait ensuite disputer les combats dits de « trop ». Son après-boxe sera marquée par un grave accident de voiture, et par une petite carrière cinématographique, qui laissera évidemment un souvenir moins impérissable que celle qu’il fit comme boxeur, qui lui valut de devenir membre de l’International Boxing Hall of Fame, récompense bien méritée pour l’ensemble de l’œuvre de cet ancien Marines.
Michel Escatafal
L’AS Monaco fait partie de la grande histoire du football français
Publié : 21 juin 2013 Classé dans : football | Tags: AS Monaco, Banide, Douis, Henry Trezeguet, Laurent Blanc, ligue des champions, Lucien Leduc, Michel Hidalgo, PSG, théo, Wenger Poster un commentaireCette fois c’est fait, le PSG a un entraîneur, et ce sera Laurent Blanc. Si hier je n’en ai pas parlé, c’est tout simplement que je pensais plutôt à Makelele pour un entraîneur français, en notant toutefois que Laurent Blanc a déjà entraîné les Girondins de Bordeaux et l’équipe de France. Au passage, j’observe encore une fois la bêtise de nombre de forumers, lesquels après s’être mis en rage quand Ancelotti a remplacé Kombouaré (début 2012) en sont aujourd’hui à pleurer le départ du technicien italien. Mais qu’a fait Ancelotti avec un effectif de très grande qualité ? Un titre de champion de France et un quart de finale de Ligue des Champions…exactement le même bilan que Laurent Blanc à Bordeaux, avec un effectif sans commune mesure avec celui du PSG version 2012-2013. Blanc n’avait pas à Bordeaux, et de très loin, l’équivalent de Thiago Silva, Thiago Motta, Pastore, Lucas, Ibrahimovic, Lavezzi ou Menez. Quant à son bilan avec l’équipe de France, il a été plus qu’honorable jusqu’en quart de finale du Championnat d’Europe des Nations (battu par l’Espagne vainqueur de l’épreuve). J’observe également que Ferguson avait pensé à lui pour lui succéder, louant ses qualités. Enfin, je voudrais rappeler qu’avant d’être entraîneur, ce fut un des meilleurs joueurs du monde à son époque, avec un palmarès dont peu de footballeurs peuvent se prévaloir.
Cela va occulter pendant quelque temps la polémique ridicule qu’ont déclenchée la plupart des dirigeants des clubs français, et qui suscite beaucoup plus l’inquiétude de ceux qui savent réagir froidement aux évènements. En effet, au moment où la France est en train de faire la une des journaux étrangers parlant de sport et de football avec des transferts à sensation (Falcao, Rodriguez et Moutinho), la Ligue de football professionnel veut que l’AS Monaco ait son siège en France, afin que le club de la principauté, détenu par un milliardaire russe, soit soumis aux mêmes charges que les clubs français. Chose curieuse, quand l’AS Monaco est descendu en deuxième division, et a même failli tomber en National, cet avantage monégasque ne gênait personne, et pas davantage non plus quand, en 2004, l’équipe alors entraînée par Didier Deschamps alla jusqu’en finale de la Ligue des Champions. Alors pourquoi cette soudaine envie de mettre des bâtons dans les roues à Monaco ?
En fait cette affaire ne trompe personne, dans la mesure où chacun sait bien que c’est l’accession à la Ligue des Champions qui est en jeu. Or, justement, compte tenu du fait qu’une place est quasiment réservée au PSG, et que l’indice UEFA de la France ne cesse de baisser, il ne resterait plus qu’une place à pourvoir…qui échoirait à l’AS Monaco. Du coup, les autres clubs de Ligue 1 se battraient uniquement pour obtenir le droit de participer aux préliminaires de cette épreuve ou à la Ligue Europa, peu rémunératrice. Et surtout qu’on ne vienne pas nous dire que ce n’est pas le motif de cette fronde anti monégasque, car nous ne le croirions pas. Décidément notre pays est vraiment particulier, surtout si l’on songe que cette montée en puissance de l’AS Monaco ne peut qu’être un plus pour le football français, notamment en termes de visibilité à l’étranger ce qui, in fine, ne peut que profiter à tous les autres clubs dans la mesure où cela fera augmenter les recettes des droits télévisés.
Passons sur ces péripéties minables, car il n’y a pas d’autres mots, avec notamment le possible boycott des autres clubs de Ligue 1, pour évoquer à présent l’histoire de l’AS Monaco, je devrais dire plutôt la riche histoire de ce club parmi les plus brillants que nous ayons eu. Sept titres de champion de France en 1961, 1963, 1978, 1982, 1988, 1997 et 2000, plus quatre Coupes de France en 1963 (doublé), 1980, 1985 et 1991, sans oublier la Coupe de la Ligue en 2003. Et sur le plan européen, ce n’est pas mal non plus, puisque l’AS Monaco a été, à deux reprises, finaliste d’une coupe européenne, d’abord en 1992 de feu la Coupe des Coupes, et en 2004 de la Ligue des Champions. Et oui, quel palmarès, avantages fiscaux ou pas!
Parlons d’abord de ce qui fut sans doute la plus belle période de l’ASM, c’est-à-dire le début des années 60. En fait, Monaco a pris le relais du grand Stade de Reims, déclinant au début des années 60. Et un joueur symbolisa parfaitement cette passation de pouvoirs, puisqu’il a connu la grande époque rémoise du président Germain, et l’épopée monégasque qui lui succéda. Ce joueur, qui fera parler de lui plus tard en devenant le premier sélectionneur à avoir remporté un titre avec l’équipe de France (champion d’Europe des Nations en 1984), était Michel Hidalgo. C’est même lui qui marqua de la tête le but qui aurait pu être celui de la victoire, lors de la première finale de la Coupe d’Europe, en 1956, Reims menant 3-2 à moins d’une demi-heure de la fin. Et c’est l’année suivante qu’Hidalgo arriva à l’AS Monaco, pour faire partie d’une équipe très brillante entraînée par Lucien Leduc, un entraîneur qui a la particularité d’avoir été viré de son poste alors que son équipe était en tête du championnat avec sept points d’avance (O.M. en 1972). Depuis cette date, la même mésaventure est arrivée à Antoine Kombouaré, l’an passé avec le PSG.
Fermons la parenthèse pour noter que cette équipe de l’AS Monaco du début des années 60, avait dans ses rangs, outre Michel Hidalgo, des joueurs de grand talent comme les arrières Novak, Casolari et Artelesa, le demi Biancheri, et les attaquants Douis, Hess, Djibrill, Cossou, Théo, Roy et le Hollandais Carlier. Quelle belle équipe, et en plus elle offrait un spectacle de grande qualité, tout comme le grand Stade de Reims de Jonquet, Penverne, Kopa, Piantoni, Fontaine et Vincent. Seule ombre au tableau, cette magnifique équipe monégasque n’arrivera pas à s’imposer sur le plan européen, malgré un effectif comprenant des joueurs de grande classe. Il est vrai qu’en 1964, c’est le vainqueur de l’épreuve, le grand Inter de Milan d’Helenio Herrera, qui élimina l’AS Monaco en huitième de finales.
Ensuite il faudra attendre une quinzaine d’années pour retrouver l’AS Monaco au sommet, très exactement en 1978, les Monégasques réussissant un exploit rarissime, à savoir remporter le titre de champion après avoir été champion de deuxième division l’année précédente. Cette formation comptait dans ses rangs le gardien Ettori, les arrières Vanucci, Gardon, Courbis, les demis Moisan et J. Petit, et des attaquants comme Dalger et le Franco-Argentin Noguès qui entouraient l’Italo-Argentin Delio Onnis, qui sera le meilleur buteur de l’histoire du club avec 223 buts (429 buts pendant toute sa carrière). A noter que l’entraîneur de cette équipe était de nouveau Lucien Leduc, véritable porte-bonheur du club.
C’est un de ses adjoints, Gérard Banide, qui sera l’entraîneur de l’équipe qui remportera le quatrième titre de l’histoire du club en 1982, avec des joueurs dont on allait beaucoup parler d’abord lors de la Coupe du Monde en Espagne en 1982 et au championnat d’Europe 1984, à savoir Ettori toujours là, mais aussi Amoros, Bellone, ou encore Bijotat, meneur de jeu de l’équipe de France vainqueur des J.O. en 1984. Un peu plus tard ce sera l’époque où l’entraîneur s’appelait Arsène Wenger, l’homme que tout le monde attend sur le banc du PSG l’an prochain, cause du refus, nous dit-on, de tous les entraîneurs de renom qui ont été contactés par le club parisien. Wenger sera entraîneur entre 1987 et 1995, période pendant laquelle l’AS Monaco devint champion de France en 1988 et gagna la Coupe de France en 1991, ce qui lui permit de disputer la Coupe des Coupes en 1991-1992, et d’arriver en finale (victoire du Werder Brême) de cette épreuve aujourd’hui disparue. Cette équipe comprenait évidemment nombre de joueurs de grande qualité, avec toujours Ettori dans les buts, mais aussi des défenseurs comme Sonor et Mendy, des milieux comme Rui Barros, Dib, Passi et le jeune Youri Djorkaeff (champion du monde en 1998), et en attaque un futur Ballon d’Or (sous les couleurs de l’AC Milan, Georges Weah.
En 1997, l’AS Monaco retrouve la première place en France avec Jean Tigana aux commandes. Cette équipe de 1997 avait la particularité d’être très jeune, et de compter dans ses rangs pas moins de quatre futurs champions du monde 1998 et d’Europe 2000, Fabien Barthez, Thierry Henry, Emmanuel Petit et David Trezeguet, auxquels il fallait ajouter Benarbia, Anderson, Ikpeba, Scifo, Collins et Di Meco, qui avait gagné la Ligue des Champions avec l’OM en 1993. Très belle équipe en vérité, qui, avec l’apport de Willy Sagnol et avec un duo d’attaquants Henry-Trezeguet, allait parvenir jusqu’en demi-finale de la Ligue des Champions, éliminée par la Juventus de Zidane. Trois ans plus tard, en 2000, l’AS Monaco allait de nouveau devenir champion de France, avec comme entraîneur Claude Puel, joueur emblématique du club par sa fidélité (601 matches joués). Ce sera le dernier titre de l’ASM, mais on n’omettra pas de signaler qu’en 2004, comme je l’ai évoqué précédemment, l’AS Monaco entraînée par Didier Deschamps, avec des joueurs comme Roma le gardien, Givet, Rodriguez, Evra, Bernardi, Giuly, Rothen et l’ancien joueur du Real Morientes, a fait un parcours extraordinaire en Ligue des Champions en éliminant successivement le Lokomotiv de Moscou, puis le Real Madrid et enfin Chelsea, avant de s’incliner en finale contre le F.C. Porto (3-0). Ce sera le chant du cygne du club de la Principauté, en attendant que celui-ci retrouve tout son lustre…s’il est autorisé à disputer le championnat.
Michel Escatafal
PSG : qui pour céder la place à Wenger dans un an?
Publié : 20 juin 2013 Classé dans : football | Tags: ancelotti, AS Saint-Etienne, Batteux, Capello, coupe d'Europe, Herbin, Hiddink, ligue des champions, Makelele, Paris saint-Germain, rijkaard, stade de reims, Wenger Poster un commentaireJe ne sais pas ce qui se passe au PSG, mais il faut reconnaître que son image est en train d’en prendre un coup. Comment un club qui est prêt à payer très cher un entraîneur, et qui dispose de moyens quasiment illimités pour recruter, comment en effet pareil club n’arrive pas à trouver un entraîneur de renom ? Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais si le motif est bien ce que disent les organes de presse, à savoir le refus de faire un intérim d’un an pour laisser la place à Arsène Wenger, cela paraît presque une bouffonnerie.
En effet, comment imaginer qu’un entraîneur qui a gagné une ou plusieurs coupes européennes, donc un technicien côté, puisse être d’accord pour venir effectuer un simple intérim, en sachant que même en obtenant les meilleurs résultats, par exemple un triplé français assorti d’une demi-finale de Ligue des Champions, il devra céder la place. Vous me direz que si cet entraîneur mène l’équipe au titre de champion de France et remporte les deux coupes nationales, plus une belle performance européenne, il pourra toujours espérer conserver sa place. Certes, mais s’il n’est « que » champion de France et quart de finaliste de la Ligue des Champions, il est certain d’être viré, quelle que soient les prestations que son équipe fournira. Reconnaissons que même en étant un supporter du club, et c’est mon cas depuis bien longtemps (l’époque Hechter), on ne peut qu’être d’accord avec le refus de techniciens comme Benitez, qui a, rappelons-le, un palmarès infiniment supérieur sur le plan européen à celui d’Arsène Wenger.
Au fait pourquoi la présence d’Arsène Wenger comme coach du PSG fait-elle tellement envie aux décideurs qataris ? C’est une énigme pour les gens comme moi, qui ignorent évidemment les motivations réelles des patrons du club parisien. Oui je dis bien une énigme, parce que je ne vois pas ce qu’a de plus un Wenger par rapport à des Benitez dont j’ai déjà évoqué le nom, Hiddink, Capello, Rijkaard ou même Villas-Boas, sans parler de Di Matteo qui, ne l’oublions pas, a permis à Chelsea de réaliser enfin le rêve de son président, R. Abramovitch, rêve que Mourinho ou Scolari n’avaient pas pu lui apporter, à savoir gagner en 2012 la Ligue des Champions. Certes je ne dis pas qu’Arsène Wenger n’est pas un très bon technicien, mais force est de reconnaître qu’il n’a jamais eu depuis ses débuts à Arsenal en 1996 la pression inhérente à certains gros clubs comme le Real ou le Barça. Aurait-il réussi par exemple à Chelsea ? Nombre d’entre nous en doutent malgré ses titres ou ses doublés (coupe-championnat) en Angleterre, malgré aussi sa finale en Ligue des Champions contre le F.C. Barcelone (2006).
Peut-être a-t-il pour lui de rester très longtemps dans les clubs où il arrive, ce qui doit impressionner les dirigeants qataris. En effet, il est resté sept ans à Monaco entre 1987 et 1994, où il fut démis de ses fonctions en fin d’année, donc à mi-saison, pour mauvais résultats, après avoir exercé à l’AS Nancy-Lorraine entre 1984 et 1987, où il obtint des résultats honorables pour un club aux moyens limités. Il fut aussi entraîneur au Japon pendant deux ans, avant d’arriver à Arsenal où il aura fait l’essentiel de sa carrière. A ce propos, comment se fait-il, alors qu’il ne lui reste qu’un an de contrat, et qu’il n’a rien gagné depuis huit longues années (Cup en 2005), oui comment se fait-il qu’il n’ait pas résilié son contrat avec les Gunners pour s’engager au PSG, alors que la place allait être libre avec le départ d’Ancelotti ? Encore une énigme pour ceux qui suivent le football d’un peu près!
Voilà quelques réflexions toutes personnelles, mais certainement de bon sens, sur cette recherche sans succès d’un entraîneur pour le Paris Saint-Germain. Cela dit, comme les choses peuvent aller très vite, si cela se trouve on nous annoncera aujourd’hui ou demain l’arrivée de celui qui aura bien voulu s’asseoir sur le poste a priori réservé à Wenger pour l’année prochaine. Au fait, est-ce bien sûr que Wenger sera libre l’an prochain ? Apparemment l’actuel président d’Arsenal pense qu’il renouvellera son contrat l’an prochain, ce qui ne me ferait aucune peine si un Lippi ou un Rijkaard devait arriver à Paris…à moins que ce ne soit Claude Makelele qui devienne entraîneur, ce qui ne serait pas une première dans le football français. En effet, après avoir joué entre 1937 et 1950 au Stade de Reims, Albert Batteux en est devenu à la fin de sa carrière l’entraîneur, faisant du club un vainqueur de la Coupe Latine (1953), ancêtre de la Coupe des clubs champions, et un finaliste à deux reprises (1956 et 1959) de cette même Coupe d’Europe qui allait devenir la Ligue des Champions (en 1992), sans oublier cinq titres de champion de France et une Coupe de France. Autre exemple emblématique, celui de Robert Herbin, joueur de l’AS Saint-Etienne entre 1957 et 1972, puis entraîneur de ce même club, avec qui il remporta à quatre reprises le championnat entre 1974 et 1981, plus trois Coupes de France, sans oublier évidemment la finale de la Coupe d’Europe en 1976 que l’ASSE aurait sans doute remportée sans une barre carrée et, plus encore, la blessure de Rocheteau. Deux exemples à suivre pour Makelele…s’il finit par être l’élu des dirigeants du PSG, d’autant qu’il est quand même l’adjoint d’Ancelotti, et qu’il a, nous dit-on, le respect du vestiaire, acquis aussi grâce à son immense palmarès de joueur.
Michel Escatafal